Des « atlas » aux « archives » du monde
À propos des Archives de la parole (1911-1924) et des Archives de la planète (1912-1931)

Autour de 1900, au moment où plusieurs collections d’imagesphotographiques et cinématographiques commencent à prendre forme, les termes « atlas » et « archives » se croisent sans cesse, attestant une interaction conceptuelle entre deux formes distinctes de mise en ordre des connaissances. En s’appuyant sur deux études de cas – les Archives de la parole (1911-1924) et les Archives de la planète (1912-1931) –, l’auteure défend l’hypothèse que l’imposition progressive du paradigme de l’archive aux collections réunissant images photographiques, images animées et enregistrements sonores est à la fois liée à la consolidation d’un régime d’historicité particulier – appuyé sur un sentiment partagé d’une accélération du présent et sur la croyance typiquement moderne dans le progrès – et au développement de nouvelles techniques d’enregistrement et de reproduction mécanisée – le phonographe, la photographie, le film.

Georges Chevalier, « Jean Brunhes dans l’herbe près de la grotte de Fond-de-Gaume », Dordogne, 1916, autochrome, 120 x 90 mm. © Musée départemental Albert-Kahn.

Teresa Castro est maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Ancienne chercheuse postdoctorale au musée du Quai Branly et à l’Institut Max-Planck d’histoire des sciences de Berlin, elle fait partie du comité scientifique du musée départemental Albert-Kahn (Boulogne-Billancourt). Son livre La Pensée cartographique des images. Cinéma et culture visuelle a paru en 2011 (Aléas).

Référence : Teresa Castro, « Des ‹ atlas › aux ‹ archives › du monde. À propos des Archives de la parole (1911-1924) et des Archives de la planète (1912-1931) », Transbordeur. Photographie histoire société, no 1, 2017, pp. 74-85.

Transbordeur
Revue annuelle à comité de lecture