Cet article aborde la question de l’image verticale dans une perspective historique à travers le cas de la photographie aérienne dans la Syrie d’entre-deux-guerres. Par l’étude d’une série de révoltes contre le mandat français (1920- 1946), il met en lumière l’agentivité des acteurs sur le terrain en considérant les actes de contestation qu’ils déploient. Se basant sur des documents en plusieurs langues et couvrant plusieurs décennies, l’analyse démontre que le transfert de l’image verticale entre domaine militaire et sphère civile est conditionné par une série de tensions et influences mutuelles entre producteurs et populations ciblées, et entre pouvoirs coloniaux ou impériaux et populations locales. L’article explore comment ces pôles se réarticulent différemment tout au long du développement de la cartographie au temps de l’impérialisme ottoman et de la photographie aérienne dans le contexte colonial en soulignant l’entremêlement de plusieurs générations d’outils techniques.