Cartes-photos d’ouvriers dans le premier quart du XXe siècle
La carte-photo d’ouvriers apparaît au début du XXe siècle. Réalisées dans l’enceinte ou à la sortie des usines, dans des établissements modestes ou sur de petits chantiers, commandées par le patron ou produites à l’initiative d’un photographe, ces images marquent un jalon important dans l’histoire de la représentation photographique. Grâce à ce nouveau support reçu en cadeau ou acquis à moindre coût, les ouvrières et les ouvriers vont en effet pouvoir s’approprier leur image et la faire circuler dans la sphère amicale et familiale. Ils peuvent désormais être en possession de leur portrait en travailleur et en disposer librement. Cette appropriation modifie alors profondément le rapport que les protagonistes entretiennent avec leur propre image. La carte-photo est ici appréhendée dans son entièreté, en prenant compte tant de l’image reproduite que des indices disponibles sur l’objet lui-même.
Céline Assegond est l’auteure d’une thèse à l’École du Louvre en histoire de la photographie intitulée : « La photographie du travail : chantiers, usines et mines (1850-1915). Analyse des modalités de représentations », sous la direction de Michel Frizot (2012). Elle a publié plusieurs articles sur ce sujet. Elle est actuellement ingénieure de recherche à l’Université de Tours où elle mène des recherches socio-historiques sur la thématique de la mémoire du travail à travers l’histoire des représentations.
Mots clés : carte postale photographique, carte-photo, culture populaire, ouvrier, portrait de groupe, représentation de soi, France
Référence : Céline Assegond, « ‹ Je t’envoie ma bobine ›. Cartes-photos d’ouvriers dans le premier quart du XXe siècle », Transbordeur. Photographie histoire société, no 4, 2020, pp. 16-25.