Une « collection virtuelle »
Les plaques de projection pour l’enseignement de la société Ed

La firme Ed. Liesegang, fondée en 1854, était devenue vers 1880 l’une des sociétés les plus importantes dans le domaine photographique en Allemagne. Parmi ses produits se trouvaient des séries de plaques de lanterne magique – une collection d’images organisée en premier lieu en fonction d’une demande du marché, mais qui présente néanmoins une logique structurelle dans son ensemble. Cette collection, cependant, n’existe plus, Liesegang n’ayant pas créé d’archives pour les produits qu’elle a mis sur le marché. Cet ensemble d’images constitue ainsi une « collection virtuelle » dont les contours se laissent reconstruire sur la base des catalogues de vente. Une telle collection virtuelle permet d’avancer des hypothèses au sujet de la demande et des goûts de la clientèle, mais aussi sur les catégorisations et les hiérarchies qui s’établissent entre les séries selon leur importance commerciale ou selon le nombre de séries consacrées à un sujet.

« Orphelin avec ange gardien », plaque de la série « œuvres choisies de la sculpture », Düsseldorf, Ed. Liesegang.
Amsterdam, EYE Filminstitute Netherlands. (Photographie : Sarah Dellmann)

Frank Kessler est professeur en histoire des médias à l’université d’Utrecht, rattaché au groupe de recherche MIRACLE, et directeur de l’institut de recherche ICON. Avec Sabine Lenk et Martin Loiperdinger, il a fondé et dirigé KINtop. Jahrbuch zur Erforschung des frühen Films, ainsi que la collection KINtop. Studies in Early Cinema. Il est l’auteur de nombreux articles sur l’histoire du cinéma et notamment du cinéma des premiers temps. Avec Nanna Verhoeff, il a codirigé Networks of Entertainment. Early Film Distribution 1895-1915 (John Libbey, 2007), et il a publié Mise en scène (Caboose, 2014).</p><p>Sabine Lenk est chercheuse à l’université d’Anvers dans le projet européen A Million Pictures et membre du Research Center of Visual Poetics. Elle a travaillé pour différentes cinémathèques en Europe et dirigé le Filmmuseum Düsseldorf. Elle est cofondatrice de KINtop. Jahrbuch zur Erforschung des frühen Films, KINtop-Schriften et KINtop. Studies in Early Cinema. Elle a écrit sur le cinéma des premiers temps, la restauration et l’archivage des films ainsi que sur des questions muséographiques concernant le patrimoine cinématographique. En 2009 elle a publié Vom Tanzsaal zum Filmtheater. Eine Kinogeschichte Düsseldorfs (Droste).

Référence : Frank Kessler, Sabine Lenk, « Une ‹ collection virtuelle ›. Les plaques de projection pour l’enseignement de la société Ed », Transbordeur. Photographie histoire société, no 1, 2017, pp. 96-105.

Transbordeur
Revue annuelle à comité de lecture