Les spatialités des tracts aériens
Les opérations de largage de tracts de propagande aériens au cours de nombreux conflits militaires depuis la fin du XIXe siècle sont devenues emblématiques de la guerre psychologique. Comme l’a fait la photographie aérienne pour le champ de la perception visuelle, les raids de tracts aériens reposaient sur les possibilités nouvelles, pour la communication, qu’offrait l’avènement des technologies de transport aérien. Cet article aborde l’histoire des tracts aériens au travers d’une réflexion sur les modalités de cette verticalité, en interrogeant notamment les tensions entre distance et visibilité, présence et absence, inscription et lisibilité. Trois cas sont analysés: l’un des premiers raids de tracts aériens durant la guerre franco-prussienne de 1870-1871; la production d’infrastructures autour des tracts aériens durant la Première Guerre mondiale; et, enfin, la reproduction de photographies aériennes dans les tracts aériens.
Ghislain Thibault est professeur agrégé au Département de communication de l’université de Montréal. Ses travaux de recherche dans les domaines des théories médiatiques et d’histoire des médias ont fait l’objet de diverses publications, notamment dans les revues Theory, Culture & Society, VIEW, Early Popular Visual Culture et Canadian Journal of Communication. Il dirige actuellement un projet de recherche consacré à l’histoire médiatique de la communication aérienne.
Mots clés : tracts aériens, photographie aérienne, médias verticaux, propagande, histoire militaire, guerre psychologique
Référence : Ghislain Thibault, « La carte et l’auditoire. Les spatialités des tracts aériens », Transbordeur. Photographie histoire société, no 6, 2022, pp. 48-57.