Les expositions mobiles du plan Marshall
L’histoire des expositions mobiles, variantes des expositions itinérantes ou reproductibles, est encore peu connue. Pourtant, dès la première moitié du XXe siècle, leur nombre ne cesse de croître jusqu’à connaître un véritable âge d’or au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. L’une des principales réalisations dans le domaine émerge dans le cadre du plan Marshall, lorsque l’administration américaine met en circulation à travers l’Europe de l’Ouest une série d’unités mobiles sous forme de cirques, de trains, de camions et de péniches. Ces expositions sont l’oeuvre d’une équipe d’architectes, de graphistes et de photographes chargés d’assurer la bonne transmission d’un message politique luimême intimement lié à l’idée de mobilité, au coeur de la campagne de propagande américaine. Les arts de la reproductibilité, photographie, cinéma, affiches, brochures sont constamment intégrés aux expositions du plan Marshall et y assument des formes diverses, alors que la faculté qu’ont ces unités de rejoindre un public disséminé aurait pu à elle seule en justifier l’économie. Pourquoi en sont-elles à ce point dépendantes ? Quel rôle jouent les arts de la reproductibilité dans des expositions capables elles-mêmes d’aller partout ?
Ascanio Cecco est diplômé en histoire de l’art. Assistant au Centre des sciences historiques de la culture de l’université de Lausanne, il prépare actuellement une thèse de doctorat sous la direction d’Olivier Lugon, portant sur l’histoire des expositions mobiles. Ses principaux champs de recherche sont l’histoire du graphisme, du design et de la scénographie d’exposition des années 1950 aux années 1970.
Mots clés : exposition mobile, graphisme, reproductibilité, plan Marshall, guerre froide
Référence : Ascanio Cecco, « Mobilité et reproductibilité technique au service de la propagande. Les expositions mobiles du plan Marshall », Transbordeur. Photographie histoire société, no 2, 2018, pp. 102-113.