Le cas italien au tournant du XXe siècle
Comment les musées de photographies documentaires ont-ils été pensés en Italie ? Quels liens ont-ils entretenus avec les débats européens de la fin du XIXe siècle, ainsi qu’avec le mouvement photographique italien ? Comment ont-ils été influencés par un tout jeune État italien désireux d’administrer la mémoire du territoire local à travers l’archivage des images notamment ? Cet article cherche à montrer qu’en dépit de l’implication initiale du mouvement photographique italien, la réalisation de ces collections fut finalement prise en charge par les plus importants musées d’art d’Italie et que cette appropriation altéra leur vocation encyclopédique en faveur d’une documentation du patrimoine local. Les archives photographiques de Milan (1899), appelées ricetto, servirent de modèle pour les projets menés à Florence (1903) et à Bologne (1916), cela grâce à la réputation de leur fondateur, l’historien de l’art Corrado Ricci, qui conçut ces archives comme une réponse réaliste à l’impératif culturel de connaissance du patrimoine artistique.
Tiziana Serena est professeure associée en histoire de la photographie à l’université de Florence, vice-présidente de la Société italienne des études sur la photographie (SISF) et rédactrice en chef de la revue RSF. Rivista di studi di fotografia. Ses récentes publications incluent Photo Archives and the Idea of Nation (en coll. avec Costanza Caraffa, de Gruyter, 2015) et « Catastrophe
and Photography as a ‘Double Reversal.’ The 1908 Messina and Reggio Earthquake and the Album of the Italian Photographic Society », dans Marco Folin, Monica Preti (dir.), Wounded Cities (Brill, 2015).
Mots clés : documentation, collection, photographie, histoire de l’art, musée, patrimoine, photo-clubs, Italie
Référence : Tiziana Serena, « Le musée d’art comme lieu d’autorité pour l’archive photographique. Le cas italien au tournant du XXe siècle », Transbordeur. Photographie histoire société, no 1, 2017, pp. 50-61.