Des « archives » au « musée », analyse d’un glissement sémantique
Le cas des Archives de la planète

Créées par Albert Kahn, les Archives de la planète s’inscrivent au coeur d’une époque complexe, charnière entre deux siècles, aux références multiples. Derrière une homogénéité des supports (plus d’une centaine d’heures de film et près de 72 000 autochromes), cette documentation visuelle présente une réelle hétérogénéité, croisant différentes disciplines, influences, relations à l’ailleurs ou types de récits. De même, le contexte de diffusion du temps d’Albert Kahn oscille entre formation des élites, action de propagande et programme archivistique. Cet article cherche à analyser les usages actuels du fonds à la lumière de son histoire, entre simple réservoir documentaire, appropriations mémorielles et projet historiographique.

Frédéric Gadmer, « Ensemble du Temple du Soleil au jour naissant », Syrie, Palmyre, 18 octobre 1921, autochrome, 90 x 120 mm. Boulogne-Billancourt, musée départemental Albert-Kahn, collection Archives de la planète (A 29 705 S). © Musée départemental Albert-Kahn.

Valérie Perlès est conservatrice du patrimoine. Titulaire d’une thèse en ethnologie, elle a travaillé pendant une dizaine d’années dans le milieu des musées de société en tant que chercheuse et commissaire d’exposition. Depuis 2011, elle dirige le musée départemental Albert-Kahn à Boulogne-Billancourt.

Référence : Valérie Perlès, « Des ‹ archives › au ‹ musée ›, analyse d’un glissement sémantique. Le cas des Archives de la planète », Transbordeur. Photographie histoire société, no 1, 2017, pp. 106-119.

Transbordeur
Revue annuelle à comité de lecture