Des premières montgolfières aux drones contemporains, les dispositifs de vision aérienne génèrent une iconographie au croisement de l’expérimentation militaire, scientifique et artistique. Le numéro 6 de la revue Transbordeur, dirigé par Claus Gunti et Anne-Katrin Weber, souhaite revisiter cette histoire de la vue d’en haut en éclairant en particulier sa dimension politique et épistémologique.
Nous privilégions ainsi la notion d’« image verticale » permettant de renvoyer non seulement à un arrangement spatial spécifique, mais également de souligner les relations de pouvoir qui le soutiennent et le modélisent. À la fois représentation et matérialisation des rapports de domination coloniale et impérialiste ou de politiques de surveillance militaire, l’image verticale est productrice d’un savoir qui forge ces rapports et les rend possibles ; à l’inverse, elle peut fournir une preuve dénonçant la violence des agressions commises par des acteurs étatiques. Ainsi, nous souhaitons penser l’image verticale dans le contexte actuel marqué à la fois par la surveillance massive des populations en raison de la pandémie COVID-19 et par les mobilisations internationales récentes au nom de Black Lives Matter. Ces événements ont produit d’innombrables images verticales, des caméras de surveillance thermiques aux enregistrements des manifestant·e·s documentant la répression policière depuis « le bas ».
Le numéro 6 de Transbordeur propose de réfléchir à ce moment en investiguant les politiques et les histoires de ces images dans une perspective pluridisciplinaire.
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