Microfilm, aviation et culture de la communication transnationale en Grande-Bretagne lors de la Seconde Guerre mondiale
Le airgraph est un format photographique résultant de la mise sur microfilm de lettres ou de documents initialement rédigés sur des formulaires types. Sa fonction était de libérer de l’espace dans les avions-cargos qui empruntaient les voies postales transnationales. Breveté par l’entreprise Eastman Kodak, la société de transport aérien long courrier britannique Imperial Airways et la compagnie aérienne américaine Pan Am Airways, ce système a d’abord été développé à grande échelle par la Grande-Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet article revient sur une série de films, d’affiches et de publicités commerciales destinés à promouvoir ce système auprès de ses utilisateurs, et avance que ces supports visuels ont joué un rôle déterminant dans ce nouveau mode de communication. Ces représentations illustrent de façon concrète l’association entre les deux moyens de communication que sont la photographie et l’aviation, lien créé pour bâtir la confiance des populations envers la gestion étatique des communications transnationales. Ainsi, les airgraphs sont devenus un motif qui a alimenté un imaginaire entourant ce que la connexion, ou l’absence de connexion, signifiait pour l’Empire britannique pendant la Seconde Guerre mondiale.
Emily Doucet est postdoctorante au Département d’histoire de l’art et d’études en communication de l’Université McGill, soutenue par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH). Parmi ses publications récentes figure un numéro spécial de la revue Grey Room qu’elle a coédité et dans lequel elle est l’auteure d’un article.
Mots clés : airgraph, aviation, microfilm, Grande-Bretagne, Empire britannique, Seconde Guerre mondiale
Référence : Emily Doucet, « Les airgraphs comme support médiatique. Microfilm, aviation et culture de la communication transnationale en Grande-Bretagne lors de la Seconde Guerre mondiale », Transbordeur. Photographie histoire société, no 7, 2023, pp. 160-173.