La photographie ouvrière aux États-Unis, 1930-1936
Si les activités cinématographiques de la Workers Film and Photo League de New York (1930-1933) ont été bien identifiées par les chercheurs, la production photographique de ce groupe demeure inexplorée. À partir d’images publiées et de tirages de presse provenant des archives photographiques de l’organe du parti communiste américain, le Daily Worker, cet article entend étudier le programme visuel de la ligue. Là où les conventions régissant les portraits d’ouvriers représentaient ces derniers dans leur occupation, les membres de la ligue donnaient corps à une vision du travailleur en tant que sujet politique incarné. L’article examine l’évolution de cette tendance parallèlement à celle de la dynamique relationnelle à l’oeuvre entre le photographe et son sujet, et cela à l’aune de l’importance accordée par les photographes aux pancartes politiques en tant que système visuel au sein de l’image, et à la lumière des expérimentations menées sur le photomontage. L’analyse de ce corpus visuel constitue le fondement d’une réévaluation du rôle historique de la photographie ouvrière américaine dans ses contextes national et transnational.
Margaret Innes est actuellement chercheuse postdoctorale au Département d’histoire de l’art et de la musique de la Syracuse University. Cet article est tiré de son mémoire « Signs of Labor in the American Photographic Press, 1926-1951 ».
Mots clés : Workers Film and Photo League de New York, photomontage, presse illustrée, photographie ouvrière, États-Unis
Référence : Margaret Innes, « Prolétariat et quatrième pouvoir. La photographie ouvrière aux États-Unis, 1930-1936 », Transbordeur. Photographie histoire société, no 4, 2020, pp. 70-81.