La Jo Spence Memorial Archive
Pour saisir pleinement le travail de la photographe féministe britannique Jo Spence, il est indispensable de comprendre l’archive constituée après sa mort sous son actuelle forme dispersée. Dans cette perspective, cet article explore trois facettes du travail de Jo Spence. Nous décrirons tout d’abord la dimension radicale de sa pratique, marquée notamment par son appropriation du mouvement photographique ouvrier des années 1920 et 1930 dans une volonté de situer son travail à l’intersection de l’activisme et de l’art. Cet article examinera ensuite les années 1970 et 1980, sa période la plus féconde, puis finalement la gestion des archives constituées après sa mort en 1992. En retraçant les échos suscités par son oeuvre engagée, cet article évalue enfin l’importance de la centaine de photocopies couleur, tirages numériques et fichiers informatiques désormais abrités au sein de la collection du Ryerson Image Centre de la Ryerson University de Toronto, au Canada, à l’aune de la dimension polémique du travail de Jo Spence.
Charlene Heath est assistante archiviste au sein du Ryerson Image Centre (Toronto) et doctorante au sein du programme conjoint en communication et culture de la Ryerson University et de la York University (Toronto). Elle est titulaire d’un Master en conservation photographique obtenu à Ryerson en collaboration avec le Eastman Museum (Rochester, USA). À travers une analyse de la Jo Spence Memorial Archive, aujourd’hui dispersée, sa thèse de doctorat porte sur l’héritage durable de la pratique de la photographie politique dans l’Angleterre des années 1970 et 1980.
Mots clés : Jo Spence, féminisme, photographie ouvrière, archives, photocopie
Référence : Charlene Heath, « L’image militante et son institutionnalisation. La Jo Spence Memorial Archive », Transbordeur. Photographie histoire société, no 4, 2020, pp. 104-117.