Cet article interroge les illustrations commanditées par le géographe anarchiste Élisée Reclus à František Kupka, pionnier de l’art abstrait, pour son encyclopédie géohistorique L’Homme et la Terre (six volumes, publiés à titre posthume entre 1905 et 1908). L’une de ces illustrations donne à voir un jeune homme nu contemplant un globe terrestre lumineux flottant dans le cosmos. Pour comprendre le contexte d’émergence de l’une des premières représentations de notre planète dérivant dans l’espace, il est nécessaire d’explorer et d’analyser les cosmographies de la fin du XIXe siècle. À cette époque, les mouvements en faveur de la vulgarisation scientifique, notamment dans les domaines de la géographie et de l’astronomie, semblaient en effet liés aux progrès technologiques, au théâtre, à la naissance du cinéma et d’autres formes de divertissement de masse, ainsi qu’à l’architecture et à la politique.
Alessandra Ponte est professeure titulaire à l’École d’architecture de l’Université de Montréal. Elle a été commissaire de l’exposition Total Environment. Montreal 1965-1975 (2009), a collaboré à l’exposition François Dallegret Beyond the Bubble (2011) et a contribué au pavillon canadien de la Biennale d’architecture de Venise (2014 et 2016). Parmi ses publications les plus récentes figurent The House of Light and Entropy (2014) et Architecture et Information 2.0 (2017, 2018).
Mots clés : expositions universelles, architecture, globes terrestres et célestes, spectacle, technologie
Référence : Alessandra Ponte, « Clair de Terre, Paris 1900 », Transbordeur. Photographie histoire société, no 4, 2020, pp. 128-143.