Politique de la documentation photographique universelle dans la France de l’après-guerre
Au milieu des années 1950 en France, Roland Bourigeaud, Albert Plécy et Paul Sonthonnax présentent tous trois la photographie comme l’instrument central pour la réconciliation de l’humanité après la guerre : l’avènement d’une civilisation de l’image permettrait à l’homme d’outrepasser les frontières traditionnelles de la communication. Tous trois souhaitent participer à cet élan avec des projets de documentation photographique universelle, qui cependant ne voient jamais le jour. Se replongeant dans les sources, Guillaume Blanc démontre qu’en réalité, leurs projets étaient conçus comme le cœur d’une stratégie de conquête symbolique devant redonner à la France un rôle majeur dans une mission civilisatrice renouvelée par les pouvoirs informationnels de l’image.
Guillaume Blanc est doctorant en histoire de la photographie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Michel Poivert, où il prépare une thèse sur la dimension politique des pratiques et des images photographiques dans le champ français d’après-guerre. Après un an passé au département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France en tant que chercheur associé au Labex CAP, il est depuis 2015 chargé d’études et de recherche à l’Institut national d’histoire de l’art et depuis 2017 secrétaire général de la Société française de photographie.
Mots clés : Roland Bourigeaud, Albert Plécy, Paul Sonthonnax, documentation photographique, universalisme, nationalisme
Référence : Guillaume Blanc, « Photographier, informer, civiliser. Politique de la documentation photographique universelle dans la France de l’après-guerre », Transbordeur. Photographie histoire société, no 3, 2019, pp. 62-75.