Le microfilm et son architecture
Entre la fin des années 1920 et les années 1960, le microfilm a occupé une place centrale dans un discours tenu par des documentalistes du monde entier, convaincus que ce support permettrait à chacun de disposer un jour d’une « bibliothèque de poche ». Au départ simples prototypes, les appareils de lecture et de reproduction de microfilms ont progressivement investi les bibliothèques et ont redéfini la relation entre l’usager individuel et le système de savoir – notamment à l’échelle de la station de travail. Prenant pour toile de fond les travaux de modernisation de la Bibliothèque nationale de Paris et les activités de l’architecte et urbaniste français Georges Sébille, inventeur d’un procédé de lecture de microfilm, Michael Faciejew retrace le développement des technologies microphotographiques et l’émergence d’un nouveau paradigme de la précision technique, notamment incarné par la figure du bibliothécaire-technicien et par le discours architectural de l’équipement. En se penchant sur ces innovations techniques et théoriques, son article montre la façon dont elles ont contribué au démantèlement de la bibliothèque comme type architectural au profit d’un ensemble de techniques spatiales dédiées au traitement de l’information.
Michael Faciejew est doctorant à l’université de Princeton, où il suit un double cursus au sein de la School of Architecture et de l’Interdisciplinary Doctoral Program in the Humanities. Son travail se situe au croisement des histoires de l’architecture, des médias et de la technologie, avec un intérêt particulier pour la transformation du travail intellectuel au XIXe et au XXe siècle. Ancien rédacteur pour la revue Pidgin, il a contribué à l’ouvrage collectif Keywords. For Further Consideration and Particularly Relevant to Academic Life (2017).
Mots clés : microfilm, Georges Sébille, Bibliothèque nationale de France, documentation, architecture
Référence : Michael Faciejew, « Une bibliothèque portable. Le microfilm et son architecture », Transbordeur. Photographie histoire société, no 3, 2019, pp. 48-61.