Florence Henri Composit/ion

Les compositions de Florence Henri sont plus que de simples assemblages formalistes d’inspiration cubiste. Sa pratique photographique, brève mais influente (circa 1928-1938), est imprégnée du modernisme formaliste associé au mouvement de la Nouvelle Vision ainsi que des questions de la perception et de la réalité soulevées par le médium photographique. Son utilisation du miroir comme dispositif de composition perturbe les certitudes perceptives et situe son travail dans une zone fluide entre la photographie et le photomontage. Dans le vocabulaire pictural de Florence Henri, le miroir est à la fois un objet concret qui encadre et contient les choses et la surface de l’hallucination, de la multiplication, de la perturbation et de la réfraction. Cet essai explore les modalités du miroir, élargissant notre compréhension des limites de la retouche et du montage.

Florence Henri, Fenêtre, 1929, tirage argentique, 37,3 x 27,5 cm. Los Angeles, Getty Museum.© Galleria Martini & Ronchetti, courtoisie Archives Florence Henri

Sabine Kriebel est l’autrice de Revolutionary Beauty. The Radical Photomontages of John Heartfield (2014) et de nombreuses publications sur l’histoire du photomontage. Elle rédige actuellement un livre sur la Nouvelle Objectivité qui comprendra notamment des études sur Florence Henri, Christian Schad, Otto Dix ou Germaine Krull. Elle est affiliée à l’University College Cork en Irlande.

Référence : Sabine Kriebel, « Florence Henri Composit/ion », Transbordeur. Photographie histoire société, no 7, 2023, pp. 28-37.

Transbordeur
Revue annuelle à comité de lecture